Tazzio Paris is a photographer based in Paris.
After three years at the Municipal School of Arts and Techniques in Paris, he was admitted to the Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT), where he studied stage design under the direction of Pierre Hardy. It was at this time that he began to paint and photograph his first models. Tazzio exercises early in multiple areas: graphic design, video art, set design and dramaturgy. He has designed costumes for several shows by director Joel Jouanneau, and regularly collaborates with choreographer Nathalie Pernette. Alongside his work as a photographer, he taught applied arts.
He defines himself as contemplative, curious, melancholic and playful. He addressed himself to shoot nudes. About his approach he says: “I try to approach the body as a raw material… I feel more alive when i can fix certain moments of my life. Sometimes i fight with myself for my propensity to eroticism. I hope to capture the humanity of my models and that my photos may offer different levels of reading in the viewer who should be invited to dialogue with the subject… Shooting naked people provokes in me inner turmoil but I don’t mind and I live in the moment ..- I don’t like established models, I like those who can invent or reinvent himself. In 2016 he will release a video clip for a very talented musician named Elias Dris. Read the interview that he kindly give us in french
Bonjour Tazzio. pourriez-vous nous parler un peu de vous-même, votre personnalité et votre parcours? D’où vous venez vous ?
Mes grands-parents sont originaires des quatre coins de France, ils se sont connus à Paris, ville où je vis et travaille. Je suis contemplatif, curieux, mélancolique et farceur. J’ai une formation de graphiste et de scénographe costumier.
Qu’est-ce qui t’inspire? Qui sont vos plus grandes influences dans l’art et la photographie ?
Mes inspirations sont nombreuses et mes influences également.
Avant tout les êtres, les visages, la lumière, William Shakespeare.
En peinture je citerais Katsushika Hokusai, Francis Bacon, Lucian Freud, David Hockney, Cy Twombly, Nils Udo
Chez les dessinateurs : Winsor McCay, Mary Blair, Blutch, Carlos Nine
En photographie surtout des femmes et en particulier Claude Cahun, Diane Arbus, Irina Ionesco. Chez les hommes Duane Michals, Richard Avedon, Ren Hang.
Des actrices comme Marlene Dietrich, Anna Thomson, Tilda Swinton ou encore Jeanne Balibar.
Au cinéma, cela va de Fritz Lang à Harmony Korine en passant par Jean Cocteau, Pier Paolo Pasolini, John Waters ou Hayao Miyasaki
Chez les chorégraphes ou les metteures en scène : Alain Platel, Jérôme Bel, Pina Bausch, Robert Wilson
Pour les designers de mode : Leigh Bowery, Pierre Hardy
En musique : Elias Dris qui est un jeune auteur compositeur interprète très talentueux, pour qui je vais réaliser un video clip début 2016.
Quand avez vous su que vous etiez un photographe? Qu’est-ce qui vous a attiré à elle? Est-ce votre activité principale ?
Quand je me suis aperçu que cette pratique me procurait le sentiment de peindre ou dessiner avec plus de plaisir et moins de frustration, tout en laissant au hasard, une part plus grande. Fixer certains moments de ma vie me fait me sentir plus vivant. J’y satisfait le goût de la rencontre, du romanesque. Le désir est parfois si fort qu’il y a des personnes que je ne peux pas m’empêcher d’aborder dans l’espace public pour leur proposer de venir poser devant mon objectif.
Je ne suis pas pressé, je n’ai pas d’agent, pas de galeriste, je constitue un fond photographique depuis environ huit ans. Je commence seulement à prendre des contacts. Pour vivre, je conçois des costumes pour la danse ou l’opéra, j’enseigne les arts appliqués, ou je travaille dans un cabinet d’avocats…
Beaucoup de vos photos sont concentrer sur les corps nus, comment voulez-vous les décrire et qu’est-ce que vous espérez capturer dans vos images?
Je me demande comment montrer le corps aujourd’hui. En la matière, son formatage par le marketing ne m’intéresse pas. L’académisme non plus et l’obscène, omniprésent, pas davantage. Je cherche ma voie. J’essaie d’aborder le corps comme une matière brute, parfois organique, parfois minérale. J’essaye aussi de lutter contre mon penchant pour l’érotisme, mais pas toujours. J’aimerais que mes images offrent différents niveaux de lecture, qu’elles soient perméables à l’imaginaire de celui qui les regarde, que le spectateur ait le sentiment d’être invité au dialogue. Si je m’attache à l’espoir de capturer quelque chose des modèles avec qui je travaille, c’est peut-être l’expression de leur part d’humanité.
J’improvise presque toujours en présence du modèle. Tout d’abord je le préviens de ne pas s’inquiéter car ensuite je vais le regarder comme un “objet” car j’ai besoin d’analyser le “volume” en face de moi. Puis je passe au maquillage, on boit, on parle, on fume, on met de la musique, on rit aussi. Ensuite je dirige le shooting à partir de la façon qu’a le modèle de rentrer dans le cadre, puis je l’incite à accentuer ce qui existe, à le tordre. Je lui propose d’incarner des rôles ou de traverser différents états, je suggère un univers ou une situation. Il arrive que je guide le modèle en lui inventant un monologue intérieur selon les poses. Il m’arrive aussi de ne donner aucune indications.
Comment abordez-vous les gens que vous voulez photographier, à prendre leur intimité et qu’est-ce que vous voyez dans vos sujets ?
Je leur dis que je les trouve beaux et que j’aimerais les photographier.
Depuis que je travaille à montrer le corps, je sollicite ceux de mes modèles pour qui la nudité n’est pas un problème ou je m’adresse à de nouvelles personnes avec cette demande spécifique. Photographier quelqu’un provoque en moi un petit bouleversement intérieur. Je préfère vivre ce moment là avec ceux ou celles que je choisis. Mais il m’arrive aussi d’accepter les demandes pour contrarier mes habitudes.
Tu as jamais fait d’auto-portraits nu?
L’autoportrait n’est pas mon fort, je le fais parfois par obligation ou pour montrer qu’il y a quelqu’un de vivant derrière ce pseudo.
Vos sujets tournent souvent vers le objectif avec une expression lointaine
Peut-être parce que je n’aime pas les réponses immédiates, j’aime les discours nuancés.
Parlez-nous de votre technique et comment vous trouver de nouvelles idées pour vos projets?
Mes idées viennent parfois des accidents qui arrivent lors d’improvisations, des évènements d’actualité, ou du désir de contredire.
La nudité évoque un certain aspects de voyeurisme dans les spectateurs, ceci est votre but??
Peut-être parce que chez moi, beaucoup de choses passent par les yeux. Ou que mes images montrent des martyrs, je ne sais pas.
Photo analogique ou numérique? Quel type d’appareil vous utilisez le plus?
Numérique, un compact Canon G9, ou mon vieil Iphone 3GS et Hipstamatic.
Je n’ai pas les moyens de travailler avec des pellicules argentiques. J’aimais beaucoup le faire il y a quelques années.
Vous avez une affinité avec le terme «queer»?
Oui, je n’aime pas trop les modèles établis, j’aime que l’on puisse s’inventer ou se réinventer. La question de l’identité (au sens le plus large possible) m’intéresse beaucoup.